Manifeste

Une méthode ancrée dans les sciences

Nos expériences s’appuient sur des principes éprouvés issus des neurosciences, de la psychologie, et des sciences du vivant.
Elles mobilisent le corps, les émotions et l’intellect pour provoquer des basculements fertiles.

1. Se reconnecter à ses sens : retrouver une perception fine du réel

Nos sens sont notre premier lien au monde — mais dans nos environnements numérisés et accélérés, ils sont souvent anesthésiés. En créant des situations qui sollicitent l’écoute, l’observation, la marche lente, nous réactivons l’intelligence sensorielle. Antonio Damasio, neurologue, a montré dans L’Erreur de Descartes (1994)que les émotions précèdent la pensée rationnelle. Lisa Feldman Barrett, dans How Emotions Are Made (2017), va plus loin en montrant que les émotions sont des constructions cérébrales basées sur des signaux internes et le contexte.

2. Ressentir le temps long : s’extraire du court-termisme

Notre cerveau est câblé pour l’immédiat. Or, les grands enjeux contemporains (climat, biodiversité, ressources) nécessitent une pensée à long terme. La marche du temps profond permet de rendre sensible ces échelles autrement inaccessibles. Le psychologue Philip Zimbardo a conceptualisé la "perspective temporelle" comme clé du comportement individuel et collectif (The Time Paradox, 2008). Le sociologue Hartmut Rosa, dans Accélération (2010), dénonce la compression du temps dans les sociétés modernes, générant anxiété et perte de sens.

3. Changer de cadre : provoquer un décalage fertile

Sortir du cadre habituel pour changer de regard : c’est la base de l’apprentissage transformateur, décrit par Jack Mezirow dès 1991. Otto Scharmer a repris cette idée dans sa Théorie U, où il montre que l’innovation profonde passe par un moment de “vide fertile”. Les approches comme le design fiction ou la prospective sensible utilisent ces mécanismes de rupture cognitive pour créer du neuf.

4. Mobiliser tête, cœur et corps : intégrer plutôt que séparer

Le système nerveux autonome, décrit par la théorie polyvagale de Stephen Porges (1995), montre que nous sommes câblés pour coopérer quand nous nous sentons en sécurité. Le psychologue Daniel Goleman, dans Emotional Intelligence (1995), a montré que les émotions façonnent notre capacité à comprendre et à agir. Les pratiques dites "embodied" (y compris la pleine présence, le mouvement lent ou les pratiques somatiques) activent ces ressources pour une pensée plus enracinée et plus globale.

5. Provoquer des vertiges existentiels… pour réancrer l’action

La psychologie existentielle (Irvin Yalom, Viktor Frankl) a montré que des prises de conscience profondes surgissent souvent à l’occasion de confrontations métaphysiques : mort, absurdité, isolement. Ces vertiges sont moteurs de transformation si on les traverse dans un cadre sécurisé. Le philosophe Gaston Bachelard parlait quant à lui de “ruptures épistémologiques” : pour apprendre vraiment, il faut désapprendre ce que l’on croit savoir.

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